Can't find the way 'cause the way is gone [PV Besta chéris]

[PV = Melinda && Anna]

« I'm out on my own again
Face down in the porcelain
Feeling so high but looking so low ...»
Lost - Katy Perry

- FLASH BACK -

« Une petite journée bien ordinnaire dans ma vie. Du moins, c'est ce que je croyais en me levant ce matin. Jamais au grand jamais je n'aurai pensé que je recevrais en ce jour plus qu'ordinaire une nouvelle qui restera à tout jamais gravée dans ma mémoire. Mais, il en était ainsi ...

J'avais passé la matinée collée à mon cellulaire, à appeller mes chères meilleures amies : Méli' et Anna. Je délirais et j'étais tout simplement dans une de mes phases de folies !

« - Qu'est-ce vous faites ?? »
« - Ohhh ! Pas grand chose lah ... »
« - On essaye d'étudier ...»
« - Hum... Passionnant !! De mon côté, je sors me prendre une bière ! Ah ! ah ! »

Puis, j'avais racroché, comme à toutes les fois. Cependant, je savais très bien que mes deux Bestas n'en feraient pas toute une histoire. Après tout, ce n'était en aucun cas la première fois que je leur parlais au cellulaire de cette façon. Avec moi, elles en avaient vu des vertes et des pas mûres ! Mais, c'est ainsi qu'on s'aimait. Dans notre folie !

Puis, j'avais décidé de courir un peu. J'étais passée rapidement à l'appartement, le trouvant du coup vide. Mais bon, je savais très bien où mes colocataires d'amour se trouvaient ; à la bibliothèque. Mes petits amours sont très studieuses vous savez ... Hum, je penses surtout qu'elles étaient plutôt allées mater le nouveau stagiaire qui, étrangement, passe lui aussi le plus clair de son temps à la bibli ... Coquines, va!

C'est alors que mon cellulaire avait de nouveau sonné. Sans réfléchir réellement, comme à mon habitude, j'ai alors lancé :

« - Non mais, arrêtez de me surveiller! Je vous jure que je suis allée prendre une bierre !! »
« - Kenzie Dawson ? »
« - Hum .. Oui, c'est moi ... »
« - Nous avons une mauvaise nouvelle à vous apprendre. Je crois que vous êtes mieux de vous trouver un siège ... Ça y est, vous êtes assise ? »
« - ...Oui ... »

Cette dernière pharse, je l'avais jeté comme dans un murmure. Je savais alors que ce qui se passait était sérieux. Et, j'avais complètement raison ...»

- FIN DU FLASH BACK -

La vie était un long fleuve tranquille. J’avais bien souvent entendu cette phrase, à mon plus grand damne. Dans ma tête, mes croyances s’imposaient, et justement, je croyais que rien n’arrivait pour rien. La seule chose qui m’embêtait c’était lorsque quelque chose bousculait ce fameux fleuve tranquille, parfois ce n’était pas pour le mieux.

Ce matin, je m’étais levée en me disant que la journée allait être bien simple. Mon rêve avait été très simple, encore une fois, je volais. Je m’élevais du sol, lentement. Et je passais la journée dans les nuages en volant et maman volait à mes côtés et nous discutions. Souvent, ce rêve se répétait mais jamais, elle ne disait la même chose. Je crois que c’était ce qui me motivait vraiment à aller de l’avant. De revoir maman dans tous mes rêves. Elle me manquait. Ce matin, j’avais eut un cours d’Espagnol, J’aimais l’espagnol et je progressais rapidement. Parmi les cordes à mon arc, on pouvait trouver des bases de français, l’espagnol, quelques mots d’Allemand, du Suédois et de l’Anglais. Les langues étaient pour moi faciles à apprendre. Par la suite, j’avais quitté le cours. J’étais allée dîner, ce repas m’avait fait grand bien. Il fallait dire que depuis mon indigestion, je faisais extrêmement attention à ce que je mangeais… Effectivement, j’avais mangé quelques raisins, du fromage et un peu de pain. Le tout accompagné d’une grande bouteille d’eau de 2 litres, pas de viandes trop lourdes pour le moment, je prenais peur que mon estomac m’en veule et me le fasse régurgiter.

Après le dîner, j’étais allée faire pipi. Enfin, prétexter faire pipi à ma chère amie Mélinda… J’avais envoyé un texto à Josh me disant de me rejoindre dans l’après-midi à la bibliothèque. Chose faite, je retournais aux côtés de mon amie qui désirait à tout prix voir le fameux stagiaire de la bibliothèque… Elle le draguerait sans doute alors que je partirais à la recherche d’un livre d’espagnol et j’en profiterais pour câliner Josh et ensuite faire comme si rien n’était. Ça me plaisait, le danger qu’on pouvait ressentir à la peur de se faire coincer. On en cachait beaucoup, les baisers échangés en quelques jours dépassait largement ceux que j’avais donné en 3 mois à Orlando. Il devait être 16 heures lorsque j’étais revenue à ma chambre, seule. J’avais très envie de shopping mais avec les cours, je ne respirais plus. J’Étudiais, je respirais, je me lavais et je dormais en étant malade et c’était ainsi que ma vie était faite.

J’étudiais mon livre d’espagnol dans ma chambre mais le manque de sommeil que j’avais devait être terrible… Parce que je m’y suis endormie tout simplement. Le livre ouvert à mes côtés, j’ouvris les yeux, doucement, prenant conscience de l’endroit qui m’entourait. Ma chambre avec mes colocataires. Je prononçais quelques mots en suédois pour me relever et à peine une seconde plus tard, voir Kenzie entrer dans la chambre. Les mèches blondes sortaient de son capuchon. La tête baissée, je la regardais et elle avançait dans la chambre… Ça ne ressemblait pas à la demoiselle que je connaissais, Kenzie m’aurait sauté dessus et m’aurait chatouillée à ne plus en finir jusqu’à ce que je me précipite au petit coin ayant une envie plus que pressante. Je la regardais puis je lui murmurais d’une voix douce, quoi qu’un peu enrouée en mettant une mèche frisée derrière mon oreille…

- Coucou, ma belle.

La routine. Plus jeune, Mélinda demandait toujours à sa mère si la vie passait rapidement. Si elle se rappelait quand elle avait son âge et qu'elle trouvait le temps long. Sa mère lui répondait alors toujours qu'à partir du moment où elle a cessé d'aller à l'école et où elle est arrivée sur le marché du travail les années se sont mises à filer si rapidement qu'elle avait l'impression de plus voir passer les semaines et même les mois. La routine, c'est une sorte de moule. Ça moule notre vie et une fois que notre vie a été moulée pour devenir notre routine, il peut sembler dur d'y échapper. Aussi appelée "métro-boulot-dodo", la routine peut vous empoisonner l'existence tout comme vous procurer une sensation de bien-être, de confort et de sécurité.

À peine âgée de dix-neuf ans, Mélinda ne voulait pas de routine dans sa vie. Parfois, quand elle se montrait plus philosophique qu'à l'habitude, elle se surprennait à se demander si, au fond, elle n'aurait pas peur de la routine. Peur de ne plus voir, comme sa mère, le temps filer. Mais chaque jour était différent bien que semblable aux autres. Elle voyait ses mêmes amis, elle allait aux mêmes cours, ... Il lui manquait quelque chose. Peut-être un petit copain. Mais encore... Plusieurs personnes pourraient affirmer avoir vu la routine s'installée après s'être mis en couple. En serait-il le cas pour Mélinda aussi? Qui vivra verra.

La journée commençait d'une façon tout à fait normale et prévisible. Mélinda prenait une douche, elle se frisait avec patience et passion sa chevelure noisette avec son fidel fer plat, elle s'habillait confortablement, elle se maquillait un peu les yeux en appliquant du mascara et une toune d'eyeliner et d'ombre à paupières et le tout était joué. L'avant-midi avait été tout à fait banal, les cours avaient tendance à se ressembler depuis quelques temps. Puis, elle avait dîné avec Anna qui elle avait plus ou moins dîné. En fait, elle et son appétit d'oiseau avaient sûrement été rassasiés, mais Mélinda ne voyait pas les choses sous le même angle. La brunette avait toujours eu les "yeux plus gros que la panse". Elle avait donc mangé un sandwiche et demi, des légumes, un petit gâteau, un yogourt, des biscuits, une bouteille d'eau, une boite de jus et quelques trucs piqués ici et là à des amis. Après ce copieux repas, Mélinda était partie accompagnée d'Anna à la bibliothèque. D'abord, elle n'y allait que pour les beaux yeux bleus du stagiaire, puis après quelques minutes à rire à toutes ses blagues idiotes, elle en eut marre. Pourtant, elle n'arrivait pas à s'éloigner de lui, changer de table, ... C'était ses yeux. Non. C'était son regard. Il possédait un regard semblable à celui de Nate Carlson. Ça la rendait folle!

Près d'une heure plus tard, elle décida d'abandonner Anna qui était on-ne-sait-trop-où dans la grande bibliothèque. Elle préférait faire le vide dans sa tête, tenter de comprendre pourquoi elle été restée une heure à fixer les petites "pattes d'oie" de chaque côté des yeux d'un homme parce que celles-ci lui rappelaient le regard d'une autre personne. La Brunette erra durant tout le reste de l'après midi avant d'enfin se décider à aller à la chambre qu'elle partageait avec ses deux meilleures amies. À l'idée de voir ses deux têtes blondes préférées, Mélinda sentit une bouffée de bonheur s'emparer d'elle, elle retrouvait sa joie de vivre habituelle. Elle se dépêcha donc d'entrer dans la chambre, en parlant d'une voix forte et joyeuse;

- OH. MON. DIEU! KENZIE! Je dois trop de parler de ça! Oh mon Dieu! Je crois que je suis en train de devenir folle! J'ai compris quelque chose, j'te jure c'est fou je suis folle de ...

Mélinda cessa de parler quand elle remarqua enfin l'ambiance triste qui règnait dans la chambre 400. S'approchant de ses amies, elle demanda d'une voix basse, n'ayant aucune idée en fait que ses amies n'avaient elles-même pas eut le temps d'élaborer sur le sujet, ...

- Hey... Ça va? Qu'est-ce qui se passe?

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« - Nous avons une mauvaise nouvelle à vous apprendre. Je crois que vous êtes mieux de vous trouver un siège ... Ça y est, vous êtes assise ? »
« - ...Oui ... »

« Un soupir, un seul murmure. Mon souvenir était légèrement flou, mais assez précis pour savoir qu'à ce moment-là, je n'étais plus moi-même. Comme si on avait absorbé la partie de moi qui avant était complètement heureuse et charmée par la vie ... J'étais déçue de moi-même, de ne pas avoir trouvé la force de surmonter toute seule cette épreuve. Mais après tout, n'est-ce pas m'en demander un peu trop? J'ai le droit à ce chagrin, n'est-ce pas ...?

« - Je m'appelle Jeremy Gordon. Je suis en fait l'avocat de vos parents... »
« - L'avocat ? Mais pourquoi mes parents auraient besoin d'un avocat ?? »
« - Lundi dernier, dans un terrible accident, vos parents sont décédés ... »

Je n'entendais plus ces paroles. C'est comme si d'un seul geste, on les avait effacés totalement de ma mémoire. J'avais mainte et mainte fois répété ce mot fatidique : Décédés. Impossible ! Mes parents aimaient trop la vie pour être morts. Ils avaient tant de choses à faire, tant de projets à réaliser. À ce moment précis, j'aurais tout donné pour échanger de place avec eux. Pour que, ce n'est-ce que le temps de quelques heures, mes parents soient toujours en vie. Pour pouvoir leur dire tout ce que je ne leur ai pas dit ... »

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-Non, ça ne va pas ... Mais pas du tout ...

Je me souvenais, du décès de maman… Papa avait demandé à ce que je vienne dans le salon quelques instants. J’avais acheté pour 35 Euro de fleurs à maman avec mon compte que j’épargnais depuis l’âge de 5 ans. Dans ma tête de gamine, je me disais que les fleurs redonnerait le goût de vivre à ma mère. Elle était atteinte d’un cancer, ça me déprimait. Mon père m’avait demandé de m’asseoir et il s’était assied à mes côtés. Il avait soufflé quelques secondes avant de parler, sa voix tremblait : Chérie… C’était tout ce qu’il avait dit et j’avais tout compris… Mes yeux s’étaient amplifiés d’eau et je me maudissais, pourquoi était-elle décédée? Je me souvenais m’être isolée puis j’étais partie à la course, ce loisir me faisait tellement de bien. Il me calmait, il me rassurait, me terrorisait parfois à la fois. Mon père ne m’avait pas empêché d’y aller… Bien au contraire. Nous nous étions parlés qu’une semaine plus tard. J’avais bien souvent le goût de pleurer son départ, je l’aimais tellement mais je lui en voulais d’être partie, sans moi. De me laisser seule, ainsi.

Je vis mon amie se rendre sur le fauteuil et je n’imaginais pas une seule seconde le décès de ses parents… Encore moins dans un accident de la route. Étant donné que Kenzie était dans ce domaine, je les imaginais plutôt futés… Mais un accident était si vite arrivé… Je la vis, ou plutôt je vis ses larmes couler le long de ses joues, toute triste. Je regardais la jeune blonde en me levant rapidement vers elle pour m’asseoir à ses côtés sur le fauteuil. J’avais un instinct maternel et je sentais qu’elle n’allait pas bien. Normalement, je ne demandais pas ce que les autres avaient mais j’attendais qu’ils viennent vers moi et c’était souvent ça dont ils avaient besoin. Être là et leur proposer notre aide dans tous les moyens, quand ils en ont besoin… C’était ce que j’étais capable de faire. Bien entendu, je leur demandais également mais, je ne forçais jamais et je n’insistais pas non plus. Souvent, ça rendait mal à l’aise plus qu’autres choses. Je la pris instinctivement dans mes bras, la serrant contre moi. En murmurant des petits « Chuuuut… » tout doucement. Je voulais qu’elle s’apaise. Qu’avait-elle?

Je la regardais en la collant contre moi, en étant curieuse envers cette chère Mélinda à qui je fis un petit sourire mais mon expression compatissante revenait vers Kenzie, je baissais doucement sa capuche et j’essuyais ses grosses larmes avec mon index. Je l’approchais de moi, la collant contre moi. Ma main était derrière son dos que je frottais doucement, la voyant hoqueter, comme l’auteur de ce message à l’heure actuelle qui aimerait bien s’en débarrasser mais quoi qu’il en soit, je savais qu’elle n’allait pas bien. Je n’avais jamais vu Kenzie dans cet état pour tout vous dire et je n’aimais pas que ça arrive ainsi, je fis pencher sa tête contre mon épaule en faisant de vagues gestes de main…

- Tu sais que tu peux tout nous dire, ma belle…

Mélinda venait à peine d'entrer dans leur chambre, aux trois filles, que son humeur qui avait déjà passée de pensive à ultra méga joyeuse avait changé en inquiète et triste. Mélinda n'était pas comme Anna. Elle n'arrivait pas à être là physiquement pour une amie ou n'importe quelle personne qui en aurait besoin. Elle était là, complètement présente, mais mentalement et moralement. Elle n'arrivait pas à se pousser à serrer une personne qui pleurait dans ses bras. Elle irait la serrer après les larmes. Peut-être que c'était dû au fait que, plus jeunes, on ne l'a consolait pas réellement. Elle-même ne pleurait pas trop souvent devant les autres et quand elle le faisait, elle ne recevait pas de gros câlins ou de caresses dans le dos. Seulement quelques regards intrigués et trop fiers étant la cause des larmes.

Réalisant que c'était sa question qui avait ramener les larmes à sortir des yeux bleus de sa meilleure amie, Mélinda eut le réflexe de plaquer ses deux mains contre sa bouche. Comme pour prévenir n'importe quel autre stupidité de sortir. C'était bien connu que de dire à une personne qui semble être au bord des larmes "tu vas pleurer?" ou "est-ce que ça va?" va automatiquement, ou presque, faire pleurer cette personne. Comme si ces simples questions découragaient les efforts gigantesques que la personne tente de fournir afin de ne pas fondre en larmes devant les autres ou seulement car elle veut être forte et refuse de se montrer lâche ou faible en pleurant... Très empathique, la brunette avait elle-même les larmes aux yeux. Elle ne supportait pas de voir son amie autant triste, autant blessée alors qu'elle ne pouvait rien faire pas même aller lui caresser le dos afin de lui démontrer du support et de lui apporter du réconfort.

Mélinda restait donc là, debout, devant ses deux amies. Avec un air un peu perdu. Quoi dire à une personne qui pleure? Quoi dire à une personne qui pleure ... Alors que vous ignorez la raison de ses larmes. Et on peut pas dire que Kenzie méritait un prix nobel pour la clarté, mais était-elle à blamer? Elle semblait être en état de choc. En ce qui concerne Mélinda, à cet instant, Nate pourrait se faire frapper par un autobus et ça ne la dérangerait pas le moins du monde. Enfin... À long terme, évidement, qu'éventuellement elle pourrait ressentir une certaine tristesse, un certain pincement au coeur. Après tout, elle devrait annuler tous ses beaux rêves idylliques et futurs plans de mariage... Bon, on exagère à peine ici! La brunette se montrait seulement excitée à l'idée d'avoir des sentiments pour une personne alors que cette appréciation semblait être réciproque. Enfin, à dix-neuf ans, Mélinda vivrait peut-être une histoire d'amour.

Elle voulait bien se donner une claque de penser à Nate alors que son amie avait besoin d'elle. Se ressaisissant, Mélinda prit la parole. Elle parlait tellement doucement que ça voix était presque un chuchotement. Sa plus grande peur était que Kenzie se soit fait violer, la brunette avait toujours eu peur des viols autant pour elle que pour les femmes de son entourage. Elle était loin de se douter qu'en fait son amie avait perdu ses parents. Mélinda sentit alors quelques larmes couler lentement le long de ses joues. Trop sensible? À peine!

- On est là pour toi. Peu importe si tu veux en parler... Ou non. On est là, en tout temps. On t'aime Barbie.