A girl just wanna have... A noodles soup bowl. [PV]

> PV; Anna.

Être malade, ce n'est jamais plaisant. On manque d'énergie, on se sent mal, on est faible et fragile. Mélinda ne supporte pas d'être malade. Elle aime être dynamique, pleine de vie et, surtout,ne pas rester à la même place plus de deux secondes! Ce fut donc une catastrophe totale quand, le matin, elle s'était réveillée avec la gorge sérrée et douloureuse, toute en sueur et que seulement même le contact de son drap sur sa peau lui provoquait une légèrement douleur. Elle ne voulait pas être malade. Seulement, tout le monde sait qu'on peut pas toujours avoir ce que l'on veut. D'ailleurs c'est exactement ce que Mick Jagger lui chantait à l'oreille à l'instant même. Mélinda leva les yeux en direction de son réveil matin. Cette chose, elle était loin d'être dans le coeur de Mélinda. Toujours là, à vous tirer du sommeil quand vous en avez le plus besoin... Si l'avenir appartient aux gens qui se lèvent tôt, l'avenir ne serait probablement jamais la propriété de la petite brunette.

Mélinda avait d'abord attendu la fin de la chanson des Rolling Stones avant d'appuyer sur le bouton qui stoperait l'alarme. Ensuite, elle se tira lentement et péniblement du lit, voyant son reflet dans un miroir sur pieds non loin de son lit, elle fut sous le choc de voir ses cheveux éparpillés dans tous les sens. Sans doute à cause des sueurs que lui donnait la haute température de son corps. Ses joues étaient toutes deux rouge telles des pommes. Pas trop rassurant la comparaison. Après tout, Blanche Neige s'était empoisonnée avec une pomme, non? Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas la fièvre qui la fait divaguer, non. Elle est comme ça au naturel. Pas trop rassuant non plus, hein! Mettant un pied devant l'autre lentement, de peur de réveiller une de ses deux compagnonnes de chambre, Mélinda se rendit finalement à la fenêtre où elle tira sur les rideaux afin que ceux-ci bloquent les rayons du soleil qui venaient troubler le sommeil de la belle. C'était décidé, elle n'irait pas en cours aujourd'hui, aussi bien l'achever tout de suite! ce n'est qu'en se cognant la petite orteille sur le coin d'une table et après avoir juré que Mélinda réalisa que ses amies étaient déjà levées ... Et parties. Et ce n'est qu'après s'être assise et avoir massé sa petite orteille endolorie qu'elle constata qu'une de ses bien-aimées colocataires étaient toujours sur les lieux. Dans la douche, plus précisément. Mélinda était prête à parier qu'il s'agissait d'Anna. Pourquoi? Parce qu'elle n'entendait pas "chanter" et que Kenzie chantait - même si ça se rapprochait plus de crier ou étrangler des cochons, mais bon - toujours lorsqu'elle était en train de faire sa toilette.

En se remettant au lit, Mélinda se surprit à penser à sa mère et à son oncle Jimi. S'ils auraient été là, ils lui auraient préparé de la soupe bien chaude, un bain froid afin de faire baisser la température et plein d'autres petites attentions de parents surprotecteurs du genre. Bien qu'elle savait que Jimi n'était que son oncle, elle l'avait toujours vu comme son père. Sans doute que c'est très facilement explicable par le fait qu'il ait été la seule figure masculine et partenelle que Mélinda ait jamais eu. La brunette n'avait jamais vraiment souffert de l'absence de son père. Sans doute parce qu'on lui avait toujours parlé en mal de cet homme. Peu de temps s'écoula avant que Mélinda ne retombe endormie. Elle faisait un rêve qui se rapprochait plutôt du cauchemard. Son rêve était une sorte de reconstitution de sa nuit passée avec Orlando, le petit ami d'Anna. Une reconstitution caricaturée et loufoque, certes. Après s'être mise à cogner violemment Orlando, dans son rêve bien sûr, Mélinda se réveilla à nouveau. Elle ouvrit les yeux et regarda autour d'elle. Elle remarqua d'abord la silouhette de mannequin de son amie avec sa longue chevelure blonde qui était encore mouillée. D'une voix faible, elle dit, en riant;

- Dit, Blondie, tu voudrais pas enfiler mon costume d'Halloween de l'an dernier et jouer à la garde-malade?

Puis, elle se tourna dans son lit, enfonçant son visage dans son oreiller. Un sourire vint se tracer sur ses lèvres légèrement assaichées. Quelle bonne idée de se costumer en infirmière sexy! On lui en parle encore souvent, d'ailleurs!

La nuit qui venait tout juste de passer avait été une véritable torture pour moi. Quoi que la journée aussi. La journée avait été un dimanche, j’en profitais et tous les dimanches je me couchais tôt mais hier soir avait été l’exception à la règle. Des explications? Alors que normalement je suis une jeune fille disciplinée qui ne sort pas le dimanche soir et qui termine tous ses devoirs à la hâte… Orlando voulait que je parle avec lui au téléphone, sûrement doutait-il de ma fidélité alors que j’étais à des millions de kilomètres de lui. Effectivement, si chez lui il était 6 heures du soir, il était néanmoins très tard dans les États-Unis, à l’endroit où j’étais. C’était à deux heures du matin que je l’avais supplié de me laisser aller dormir, supplice. D’autant plus qu’il y avait un cours de combat le lendemain à 9 heures. Je m’étais donc endormie avec l’image de mon chéri qui s’éclatait en Italie en tête. Malheureusement, ce cauchemar était récurrent. Ma mère mourrait sous mes yeux et j’étais impuissante étant donné que je n’étais pas matérialisée. Je m’étais réveillée, il était 4 heures. Je m’étais rendue à l’extérieur en pyjama et j’avais pris un peu d’air pur. Ainsi, J’ai pu me rendormir. Puis, mon portable se mit à sonner alors qu’il était 7 heures, comme à tous les lundis matin… L’alarme que je programme spécialement pour les cours… Je le fermais donc avec un mépris incontrôlable envers cet objet qu’à l’habitude je chéri tellement…

Je me levais donc afin de ne pas réveiller mes autres colocataires mais Kenzie était déjà partie et il n’y avais que Mélinda qui était encore dans la pièce et qui dormait à poings fermés. Je me levais donc et je me dirigeais vers la salle de bain, les yeux mi-clos et avant d’être assez intelligente pour ouvrir la porte, je venais de lui rentrer dedans. Un maigre grognement sortit de ma bouche avant d’ouvrir la porte en tentant d’éviter le bruit. Je refermais la porte pour ensuite me regarder dans le miroir. Comme à chaque matin, l'image que j’avais de moi-même ressemblait à ma mère. Je poussais donc un soupir et bien souvent je lui adressais une petite prière en suédois que personne ne pouvait comprendre sauf moi. Je préparais donc mes serviettes, j’en avais deux que je mettais sur le pôle et je mettais un petit tapis sur le sol. Je retirais le bas de mon pyjama bleu ligné pour le laisser sur le sol et je retirais mon soutien-gorge assortit et me diriger vers la douche. Je partais l’eau et j’y restais pendant un petit moment. J’aime tellement être sous l’eau chaude… Je me lavais les cheveux, je me lavais aussi pour ensuite me rincer et sortir de la douche.

Je brossais mes cheveux et je mis ma serviette autour de ma poitrine pour quitter la salle de bain en y laissant un nuage d’humidité et en prenant soin d’amener mon pyjama que je lançais sur mon lit. J’avançais vers ma commode pour me prendre mes sous-vêtements. J’avais enfilé une culotte noire en dentelle et un soutien-gorge assortit. Il était rare que ça n’arrivait pas… Par la suite, je vis Mélinda se réveiller ce qui me fit rire. J’entendis ses paroles : «Dit, Blondie, tu voudrais pas enfiler mon costume d'Halloween de l'an dernier et jouer à la garde-malade? » Auxquelles je répondis…

- Que puis-je pour toi? Oh mon Dieu! Tu es toute rouge… Mais je suis désolée de t’annoncer que tu restes l’infirmière sexy et que je resterai Marylin Monroe…

Si on n’avait pas oublié le déguisement sexy d’infirmière de notre chère Méli’ , moi on n’avait pas oublié mon costume de Marylin Monroe… On m’a prit en photo un bon nombre de fois avec la célèbre pose mais tout de même. Je regardais mon amie avec un sourire avant de partir vers la salle de bain pour ramener un petit pot d’Advil, de prendre le thermomètre, d’amener quelques pompes d’asthme et de passer prendre une bouteille d’eau dans le petit frigo qui se situait un peu plus loin dans une autre pièce. Je lui posais le tout sur la table de chevet avant de m’asseoir à ses côtés et de lui frotter le dos doucement.

- Repose toi… Mais avant ouvre la bouche ou sinon je te le mets entre les fesses…

Effectivement, j’avais le thermomètre en main… Lorsqu’elle ouvrit le bec avec une grimace, je lui mis sous la langue. Je blaguais avec le fait de lui mettre entre les fesses parce que le cœur ne m’en disait pas vraiment… Je me demandais elle faisait combien de fièvre et je m’inquiétais. Puis soudainement, je me souvenais que je m’étais allongée sur son lit la veille, elle avait peut-être attrapé mon rhume… Hum. Je devrais m’occuper d’elle. Peu de temps après, je lui retirais le thermomètre pour en regarder la température. 39°, oui, elle avait bel et bien de la fièvre…

- Méli, tu restes ici aujourd’hui…

Au même moment, je pensais à Josh. Si je ne me pointais pas encore à un cours, il s’inquiéterait probablement… Hum. Tant pis, il n’aurait qu’à venir me voir un peu plus tard…

- As-tu besoin de quelque chose?

Plus jeune, Mélinda avait joué la comédie plusieurs fois auprès de sa mère. Toussant, prétextant des frissons, de la fièvre, ... La mère un peu trop inquiète et protectrice cédait toujours à sa fille et acceptait que celle-ci passe la journée à la maison. Se faisant toujours rabaisser, Mélinda profitait de ces journées de repos. Les souvenirs de ces jours là étaient encore bien présents dans la mémoire de la brunette. À midi pile, sa mère appelait. Là, Mélinda n'en mettait pas trop, elle ne faisait que prendre un air endormi et elle disait que les médicaments que sa mère lui avait dit de prendre avaient fait effets. En réalité, elle ne les avait pas prit. Parfois elle les remettait tout simplement dans le pot et d'autres fois, elle devait les jeter dans les toilettes afin que sa mère ne puisse pas remarquer qu'étrangement la quantité de pillules dans les pots ne semblait jamais baissée. Ensuite, après avoir discuté avec sa mère un petit instant, elle dînait, la plupart du temps des maccaronis au fromage, et elle ne portait qu'un long t-shirt avec des sous-vêtements. Elle allait souvent mettre de la musique à tue-tête et elle dansait et chanter dans le milieu du salon. À ses souvenirs, Mélinda ne put s'empêcher d'avoir un gros sourire aux lèvres, la tête toujours bien enfoncée dans son oreiller.

D'ailleurs, après avoir entendu la "menace" d'Anna avec le thermomètre, Mélinda rit un moment, toujours couchée sur le ventre, et elle finit par se retourner, la bouche grande ouverte comme une petite fille qui aurait pris la menace au sérieux! Alors qu'Anna lui mis le thermomètre sous la langue, Mélinda se remit à rire. C'était une chose qui lui arrivait très souvent... Elle allait rire d'un gag ou bien d'un truc qu'elle avait vu. Ensuite, elle allait arrêter de rire, mais quelques instants après, elle se remettait à rire. Elle arrêtait un peu, puis recommençait. Elle avait l'air d'une attardée mentale, ouais. Elle ignorait pourquoi, mais de se faire mettre un thermomètre en bouche lui provoquait toujours cette réaction. Elle riait et elle ignorait la plupart du temps pourquoi, mais une chose était sûre; ça énervait vraiment sa mère qui, elle, était pressée à quitter afin de se rendre à l'heure au travail.

Après un petit moment, la grande blonde retira le petit thermomètre de la bouche de Mélinda et observa le résultat affiché. La brunette avait vraiment de la fièvre. Au moins, comme ça, on ne pourrait pas dire qu'elle faisait semblant histoire de ne pas avoir à se rendre en cours. D'ailleurs, Anna mentionna à l'instant que la brune ne pourrait pas quitter la chambre. Mélinda fit donc à son amie des gros yeux tout ronds et une petite moue triste. Évidemment, elle plaisantait, qui serait assez bête pour avoir cette réaction en recevant une méga bonne nouvelle du genre "t'as pas de cours aujourd'hui"! Après le "As-tu besoin de quelque chose?" d'Anna, Mélinda répondit;

- Oui! J'ai besoin que tu restes ici avec moi! Tu peux pas m'abandonner comme ça, je suis à l'article de la mort, Anna! Sérieux!

Mélinda était également le genre de petite fille qui va s'accrocher de toutes ses forces à la taille de sa maman afin que celle-ci n'aille pas à son boulot et reste plutôt avec elle pour être aux petits soins. Bien sûr, ça, c'était quand Mélinda était réellement malade! La brunette faisait donc des yeux de chiens battus à son amie et colocataire en mettant de l'amphase sur les mots afin que celle-ci se laisse convaincre par le drame qui se préparait dans la chambre 400 du Carlson Center! Toujours avec sa moue boudeuse et son air de chien battu, Mélinda ajouta simplement.

- Et je veux un bain. Froid... Et avec de la mousse! Beaucouuuuup de mousse! Va y, servante!

Elle échangea alors son air de victime pour un air de petite princesse surexcitée. Anna se devait de rester avec elle. Mélinda avec tellement de caprices à faire et Anna, l'ange, allait se plier à ceux-ci! La journée pourrait prendre une tournure meilleure. Plusieurs minutes plus tard, la voix d'Anna se fit entendre de la salle de bain annonçant à Mélinda que son bain était prêt. La brunette mis donc la blonde à la porte et se enleva ses vêtements après avoir fermé la porte derrière elle. Mélinda plongea d'abord un pied dans l'eau froide et sentit un frisson parcourir tout son corps. Elle soupira avant de prendre une grande respiration qu'elle rentint le temps d'entrer complètement dans le bain. Les bains froids c'est pas trop la joie... Après quelques minutes à faire trempette dans le bain, le temps commençait à être long. Ayant toujours le désir de tomber sur les nerfs de sa colocataire, Mélinda se mis à chanter à tue tête une chanson de Def Leppard. Pour some sugar on me. De plus, elle faisait exprès de "chanter" le plus mal possible. Elle se doutait bien qu'Anna trouvait ça sans doute un tantinet amusant, mais surtout énervant! Toujours en criant, Mélinda ajouta;

Et je veux de la soupe! Avec beaucoup de nouilles et bien brûlante!!

J’étais une petite fille modèle, je dirais bien… Je n’ai jamais fais ce genre de coup là, quoi que Papa y était également pour beaucoup… Il me disait que je n’avais pas les résultats assez bons pour rester à la maison, ainsi, il m’envoyait à l’école à tous les jours, même lorsque j’étais malade. Puis, j’ai remonté mes résultats, qui frôlaient la note de passage d’au moins dix pour-cent, chose dont il était très fier, bien évidemment. Selon lui, c’était un laisser-aller dut au départ de maman, ça m’avait affectée de savoir qu’il croyait que je n’étais rien sans maman. Malheureusement, je refusais de l’avouer mais il avait tellement raison. Mais plus le temps passe, plus mes souvenirs s’estompent, ce qui me fait mal. Je ne pouvais pas vivre sans ma mère, et plus mon père me disait que je lui ressemblais, plus les larmes me montaient aux yeux facilement. Ça me faisait mal mais à la fois, j’étais fière. Plus que fière, même. Donc, lorsque mes résultats étaient en remontée, lorsqu’il voyait que j’étais très malade, il me gardait à la maison… Pourtant, bien souvent je l’avais traité de cinglé parce qu’il m’envoyait à l’école avec 42° de fièvre et des vomissements. Mais j’en ai profité une ou deux fois, lorsque je n’arrivais pas dans mes projets, je faisais semblant d’être malade… Pour travailler. Donc dans un sens, ce n’était pas si dramatique, je ne faisais rien de mal, je travaillais. En pyjama et après une bonne douche chaude, certes mais tout de même…

Mélinda me traumatisait parfois, par exemple lorsqu’une de ses crises de fou rire la prenait. Ça me laissait sans voix et me donnait des frissons, peur? Oui, à ce point. Mais elle me faisait toujours sourire, ainsi, j’avais un sourire en coin avant de partir par la suite un peu plus loin dans la chambre afin de m’habiller… J’ouvris ma commode en regardant quel haut je pourrais bien mettre aujourd’hui… Je craquais finalement pour un chandail en col V, je n’aurais sans doute pas besoin de débardeur en dessous mais j’en mettais un blanc. Ce chandail avait des manches longues et était coloré en gris, c’était un chandail bien simple. Et puis, je pris un jean noir dans l’armoire de Kenzie, tant pis si j’y risquais ma vie. Quoi qu’elle me répétait souvent de prendre ce que je voulais… Bref. J’allais me regarder dans le miroir puis elle me déclara : «- Oui! J'ai besoin que tu restes ici avec moi! Tu peux pas m'abandonner comme ça, je suis à l'article de la mort, Anna! Sérieux! » J’avais bien envie de la laisser moisir là, que pour rire mais je ne le fis pas.

Avec sa petite moue boudeuse et son air de chien battu, elle savait que je craquais facilement… Puis, elle m’ordonna… pas demanda mais bien ordonna d’aller lui faire couler un bain froid avec de la mousse. J’acquiesçais puis je m’exécutais en entrant de nouveau dans la salle de bain pour partir un bain froid et avec beaucoup de mousse. J’attendis quelques minutes prenant par la même occasion mon séchoir à cheveux et mon fer à friser pour tout amener dans la chambre pour m’arranger les cheveux… Le bain coulait toujours et j’ai faillis le faire déborder, je l’arrêtais puis je criais à son altesse royale était servie. Je quittais donc la salle de bain pour brancher mes deux appareils. Je mis mon séchoir en marche parce que je savais que Mélinda me ferait plier à ses mille et une volontés aujourd’hui, quelques minutes plus tard, je m’arrêtais, mes cheveux étaient secs et mon fer à friser était en train de chauffer. À dire vrai, je n’avais pas réellement idée de ce que j’allais faire aujourd’hui avec ma longue tignasse dorée mais Méli’ m’arrêta dans mes pensées pour me demander de la soupe. Pas même de s’il-vous-plaît. Peut-être pourrais-je changer de colocataire? Et aller avec Josh? À cette simple pensée, j’eus un petit sourire et mes pommettes devenaient toute rouge. À la demande de Mélinda, j’acquiesçais, encore. Pour friser rapidement le bas de mes cheveux et partir à la quête de cette fameuse soupe.

Rapidement, je croisais quelques élèves en pleine séance de foxage puis je revenais avec un grand Thermos un bol, une soupe, un cabaret et une grosse bouteille d’eau. Effectivement, je revenais de la cafétéria où la dame m’avait gentiment acceptée pour une malade très exigeante. Je plaçais le tout sur le lit, après l’avoir fait, bien entendu… Puis je m’assieds sur le mien en prenant mon livre de chevet et en lire quelques phrases avant un nouvel ordre de ma très chère amie. Je me levais, volontairement, pour aller chercher un pyjama pas trop chaud dans les tiroirs de Méli’ pour lui mettre sur le comptoir de la salle de bain et repartir à la conquête d’Orgueil et préjugés. Attendant plus ou moins impatiemment le prochain ordre...

> Scuse, c'est long! Tu me connais; quand je suis dedans... xD

Son corps toujours plongé dans la baignoire remplie d'eau froide, Mélinda pouvait déjà sentir la température de son corps moins élevée. Eh puis, ça ne pouvait pas grimper avec l'eau froide dans laquelle elle baignait. Gardant seule la tête sortie de l'eau, le bas de ses cheveux assez courts trempait dans la mousse devenant ainsi humide, mais ça ne la dérangait pas le moins du monde. Elle ne verrait personne qu'elle pourrait vouloir impressionner aujourd'hui ou, en tout cas, pas dans la salle de bain alors qu'elle est dans son bain et nue comme le jour de sa naissance... Bien sûr, Blondie pourrait se décider à entrer, la porte n'étant pas vérouillée, mais cette dernière l'avait déjà vu en train de renvoyer tout ce qu'elle avait ingurjité durant la journée. Croyez moi, Mélinda a renvoyé pendant un certain moment avec l'appétit qu'elle a! Ses yeux noisettes se reposaient ayant les paupières fermés. La brunette se laissait transporter par la musique québecoise qui sortait de ses deux écouteurs iPod qui étaient posés sur le rebord de la baignoire alors que ceux-ci jouaient à leur maximum afin que Mélinda entende quelque chose.

Pourquoi de la musique Québecoise alors que Mélinda est Ontarienne? Tout simplement parce qu'elle ne connaissait pas cette langue, qu'elle aurait aimé la parler plus que quelques phrases et avec son accent anglo-canadien, non merci le "québecois"! La chanson s'intitulait Vieilles Courroies et elle était jouée par un vieux groupe du Québec nommé Harmonium. C'était Julie, une des seules amies que Mélind avait réussi à se faire lors de sa jeunesse. Julie, une petite blonde au cheveux coupés au carré avec un grosse frange et des yeux bruns presque noirs, venait du Québec tout comme ses parents et elle avait l'accent le plus charmant du monde quand elle parlait anglais! La jeune fille écoutait plein de musique provenant de ce province natale et Mélinda adorait entendre ses chansons préférées. La plupart du temps, elle s'imaginait des paroles tellement belles et émouvantes pour accompagner les mélodies accoustiques et les airs peu communs, mais dès que Julie lui faisait une traduction rapide, Mélinda ne pouvait s'empêcher d'être déçue. Toute fois, elle s'était promis d'un jour aller passer tout une année au Québec afin d'y apprendre le français et pour avoir le même genre de petit accent que celui de Julie.

C'est à peine si la brunette se rendit compte du départ de son amie. Elle reconnu vaguement le bruit de la porte d'entrée de la chambre. Mélinda fut d'abord outrée de ne pas entre le son de la serrure qui signalait le vérouillage de la porte d'entrée. Outrée, elle se disait que la blondinette cherchait à se vanger en laissant n'importe quel fou entrer dans leur chambre alors qu'elle, elle, se trouvait dans la baignoire. Nue par-dessus le marché! Après mûres réflexions, Mélinda pardonna la chose à son amie en se disant qu'au fond tout le monde était en cours et que les concièrges déxaxés sexuellement ne se promenait jamais dans les couloirs menant aux chambres à cette heure-ci. Mélinda referma donc ses lourdes paupières se laissant emporter par le rhythme de la chanson suivante sur son iPod; Beautiful Day de U2. Ouais, tu parles d'une belle journée... Rester enfermée dans sa petite chambre-slash-appartement c'est pas génial et puis c'est pas comme si t'es à l'hôpital, à l'article de la mort, et que tous tes copains viennent te voir avec du chocolats, des fleurs, des cartes et des peluches. C'est beaucoup moins génial être enrhumée et clouée au lit toute une journée!

Après s'être endormie et avoir laissé sa peau devenir aussi fripée que la peau de sa vieille mère-grand ou, si vous n'aimez pas la comparaison de la quinquagénaire qui, dans un moins, de serait plus une quinquagénaire, imaginez plutôt un pantalon en lin qui aurait été lancé, préalablement mis en boule, dans le fond d'un placard et que l'on aurait retrouvé après un an. Froissé vous dites? Mélinda sortit donc avec précaution de la baignoire, se sentant beaucoup mieux qu'à son entrée, puis elle s'enroula dans la servière qu'Anna lui avait laissée près du bain. Elle sourit à la pensée d'Anna. C'était drôle comment elle pouvait agir comme une petite maman. Mélinda n'avait aucun doute qu'à l'instant même, la jeune femme était en train de lui préparer la soupe qu'elle avait si 'poliement' réclamée.

- Annaaaa' J'ai oublié mon pyjamas!

Ben quoi? Y faut voir ça comme les dernières volontées d'une personne mourrante...! Mélinda enfila rapidement le pyjamas que lui avait apporté la bonne. Euh, Anna! Puis, elle sortit de la salle de bain après avoir enlevé le bouchon de la baignoire. En sortant de la salle de bain, elle vit sa soupe posée sur son lit et elle ne put retenir le sourire qui se formait sur ses lèvres. Dire qu'Anna n'avait rien dit sur le fait qu'elle réclammait de la soupe en pleine matinée! Mélinda hésita un moment à sauter sur son lit et manger toute cette soupe qui appelait son nom avec toutes ses petites nouilles et sa fumée qui démontrait qu'elle était brûlante, mais Mélinda opta plutôt pour l'option qu'elle jugea la meilleure: prendre toute l'énergie qui lui restait et sauter sur Anna en l'étouffant presque avec une énorme étreinte.

- Merci, Blondie.

Elle avait dit le tout avec un ton qui lui était étrangement doux comparé aux autres choses qu'elle avait pu dire à Anna. Elle était sincère. Lâchant le corps svelte de son amie, elle se mit à l'aise sur le lit de celle-ci et l'observa un moment.

- Il y a quelque chose que tu ne me dis pas. T'es pas comme d'habitude... Plus... Mystérieuse. What's on your mind, Blondie?

Alors que j’étais sagement allongée sur mon lit, je me rappelais mon ancienne vie. C’était là bas, 2440 Melbourne Street, dans un petit village probablement inconnu de tous, en Suède. J’y étais née et j’y avais grandi. Tout changeait si rapidement, l’année dernière, lorsque j’étais retournée chez moi en période un peu après les fêtes, mon père m’avait dit que la dame qui avait une boutique de couture au coin de la rue avait fermées ses portes. J’en étais extrêmement choquée. Elle m’avait déjà dit, alors que maman devait faire raccourcir ses uniformes que tout allait bien avec son petit commerce et qu’elle ne prévoyait pas la faillite. Chose dont j’étais bien contente parce qu’à chaque fois, elle me donnait une petite robe pour mes poupées. Je crois qu’à cet âge, je l’aimais beaucoup cette dame… Mon père m’avait annoncé que c’était son fils qui avait prit le relais de la boutique étant donné qu’elle était décédée en avril dernier. Je m’en voulais beaucoup de ne pas être là à chaque fois que quelqu’un me quittait.

Plus j’y repensais ces temps-ci, plus je me disais que l’école était complexe pour certains aspects. On ne savait jamais ce qui se passait à l’extérieur… J’aurais aimé lui dire bien des choses qu’elle m’avait appris avec le temps, et je serais allée à ses funérailles, sans aucun doute. J’avais longtemps été la petite blondinette, le petit ange gardien de sa boutique m’avait elle dit … Mais, il était partit ce petit ange, il avait utilisé ses ailes pour traverser l’Atlantique. Je ne sais pas pourquoi mais souvent, mes pensées s’envolaient vers cette vieille dame. En grandissant, après la mort de maman, j’étais allée la voir, encore une fois, elle m’avait donné une petite robe pour ma poupée qui restait désormais sur ma table de chevet… Je devrais dire à mon père de me l’envoyer en courrier express… Puis, je repensais à mon ancienne vie. À l’école j’étais inscrite à Saint Mary’s Academy, une école catholique pour les filles… Ainsi, toutes mes amies étaient des filles, les seuls garçons que je connais en Suède sont… particulier. Dans le cercle du voisinage et le seul que j’avais réellement connu c’était Charlie (Charles de son prénom complet) et il était le fils d’une grande amie de ma mère… Avec lui, je pouvais lui montrer ce que je savais faire, à savoir : mes pas de danse et mon talent inusité en danse. Non mais, c’est vrai! Pensez-y. Vous êtes une grande blonde aux yeux bleus et vous vous mettez en jupe pour une sortie quelconque. Avec cette jupe relativement courte, avouons-le… Vous avez des tas de préjugés autour de vous. Premièrement, vous êtes blonde donc forcément stupide… Deuxièmement, vous êtes une fille facile qui sort dans les bars pour draguer tout ce qui bouge parce que vous êtes une blonde en jupe courte. Troisièmement; vous êtes trop nunuche pour faire du sport et on imagine que votre petite personne en train de faire du ballet à cause de vos longues jambes. Bon. Tout ça était faux. Les blondes sont intelligentes, les blondes ne sont pas toutes des garces aguicheuses, les blondes ne sont pas toutes des nunuches sans aucun sens sportif. Ça me décourageait de toujours entendre ces mêmes préjugés… Les gens n’étaient ils pas capable de se faire une opinion de chaque blonde et de ne pas tout généraliser? Moi, ça me dégoûtait un peu et souvent, j’en surprenais avec ma course… « Elle ne s’en laisse pas poser la blonde… » Mais étrangement, tous ces surnoms commençaient à devenir quotidien. Avec les surnoms de mes amis, ça me faisait bien rire… Blondie de cette chère Mélinda et les surnoms variaient chez notre Kenzie internationale. Mais ce qui me marquait le plus de Saint-Mary’s Academy, c’était simple. Sur Facebook, récemment, j’avais trouvé un groupe qui s’appelait : « Catholic School Girls do it better » et à l’intérieur de ce groupe, on trouvait 60 points très drôle sur les stéréotypes. Je m’y étais inscrite, bien sur… Mais à un point, il était inscrit : « At one time you almost liked your uniform » ce qui m’avait fait bien rire. Ça m’avait fait repenser à mon uniforme. La jupe bleue, le pantalon marine, la blouse blanche à manches longues ou courtes, dépendant de la saison, le polo rouge ou blanc, légère variante à manches courtes ou longues… Évidemment, la cravate et les bas étaient également obligatoire, ce qui en dégoûtait toujours quelques unes mais quoi qu’il en soit, moi je vivais avec…

Désormais assise sur mon lit, je pris mon téléphone portable pendant que Mélinda profitait de l’eau glaciale et j’envoyais un petit message texte à Josh, un sourire en coin sur le visage. « Miss you. » C’était tout. Et je l’envoyais. Je poussais un soupir joyeux pour ensuite m’allonger sur le lit et être prise d’une crise de joie en m’agitant gaiement. Heureusement que j’étais seule durant ce moment sinon, on m’aurait prit pour une folle. Suite à la sortie de Mélinda de la salle de bain, je rangeais mon téléphone dans ma poche arrière ou plutôt dans la poche arrière du jean noir emprunté à Kenzie. Puis, Mélinda me sauta dessus puis, je fis un petit sourire. Elle m’étouffa presque que lorsqu’elle me lâcha, j’ai repris au moins 2 minutes d’oxygène. Dieu, elle n’avait pas arrêté la mise en forme. Je soufflais doucement puis mon grand sourire se retransforma en douce étreinte pour mon amie, sans l’étouffer comme elle m’avait fait subir précédemment. Puis, je m’éloignais un peu d’elle, m’asseyant sur le lit voisin pour la regarder alors qu’elle prenait sa soupe bouillante que j’avais pris le soin de lui apporter.

- Ça fait plaisir.

Lui dis-je doucement. Je m’allongeais sur un autre lit qui n’était pas mien pour regarder mon amie qui semblait beaucoup plus relaxée qu’un peu plus tôt. Je regardais Mélinda qui m’observait gentiment. « Il y a quelque chose que tu ne me dis pas. T’es pas comme d’habitude… Plus… mystérieuse. » Heureusement que j’avais appris à mentir plus jeune parce que j’étais dans le pétrin. Comme lorsque j’avais fait une grooosse gaffe qui était volontaire… Je m’excusais et bien souvent, je faisais naître des larmes qui n’étaient que plus fausses que jamais. Mais il était vrai que ces temps-ci, j’étais sur mon petit nuage… Suite à mon petit rhume avec Josh, tout avait changé. Je me sentais bizarre à l’intérieur comme si je me sentais mal mais à la fois heureuse, un peu Je m’en fou !!! Mais bon… Je fis un petit sourire. Je n’aimais pas cacher des choses à mes amies, encore moins ce genre de choses… Mais je n’avais pas le choix. J’avais peur de leur réaction. À l’heure actuelle, j’aurais tellement aimé être quelqu’un d’autre pour pouvoir lui demander son avis… « Tu savais qu’Anna Soderberg trompe Orlando Lopez avec Joshua Brown? » Et j’aurais pu voir ainsi sa réaction ainsi que celle de Kenzie… Ainsi, j’aurais pu savoir si elles m’avaient de nouveau acceptée en tant qu’amie. Je savais qu’entre amies on devait se serrer les coudes mais je savais aussi qu’elles n’aimaient pas Orlando pour regarder ailleurs. Lui, il n’était pas officiellement engagé alors que moi, je l’étais envers un autre garçon. À ce moment, mon téléphone se mit à sonner. Mince. Je l’ouvris et je regardais le message que Josh m’avait renvoyé : « I want to kiss you » Instantanément, mes joues sont devenues toutes rouge. Je fermais mon portable et je regardais Mélinda avec un sourire puis je lui dis sagement…

- Mon père m’a dit qu’il avait acheté un chaton… Plutôt pour lui tenir compagnie mais j’aime les chats et tu le sais bien …

Je fis un large sourire avec un haussement joyeux d’épaules pour la regarder et lui demander.

- As-tu besoin d’autres choses?